Par Gilles Gandy.
Beaucoup de personnes cherchent à « avoir de la valeur ». C’est légitime – pensent-elles – (et c’est rassurant) car elles ont le sentiment de ne pas compter, de n’avoir aucune valeur. Elles pensent que ce qu’elles disent n’intéresse pas les autres, etc.
Cette course à la valeur concerne le monde entier, qui accumule les possessions, les signes extérieurs de richesse, les titres, les diplômes, le statut social. J’existe si j’ai un gros compte en banque, un nombre important d’enfants, un titre de docteur, de professeur, etc.
Mais elle cache une symbolique tout aussi mondiale : « Tout s’achète et tout se vend » !
On achète le droit de polluer. On achète « sa » femme, ou « son » mari. On se paye des enfants. On camoufle son CV en gonflant ses diplômes. En sport, on gonfle ses exploits. En politique, on achète les consciences (en se disant qu’on a soi-même « bonne conscience » – Le comble de l’hypocrisie !). En fait, on achète l’autre comme on se paye un esclave.
Pourquoi ? Parce que les gens veulent « avoir une valeur ». S’ils ont une valeur, quelqu’un pourra se la payer ! Combien tu vaux ! Ok, je t’achète… Question : qui demande que ce qui est inestimable (la Vie) soit estimé ? Qui veut enfermer le Divin dans une certitude rassurante (« J’ai »). Réponse : notre mental égotique menteur ! Nous sommes possédés par nos possessions…
La course à la valeur (et à sa monétarisation) nous conduit à devenir tous des esclaves…
Finalement, je préfère être un « vaurien », car personne ne songera à m’acheter !