Les guerres sont une des représentations visibles de la lutte de chaque espèce pour sa survie. Sans stratégie d’attaque ou de défense, aucune espèce ne survivrait. Les hommes n’échappent pas à la règle, d’où les guerres et conflits.
Mais vite, les guerres symbolisent la division – du mot diabolos – et donc la lutte du « bien » contre le « mal ».
Or, tout cela évolue avec le temps et avec la conscience, nos propres guerres en servant de témoin.

Guerres Yin – Guerres Yang

  • Les premières guerres sont des luttes pour des territoires.

En cela, on peut les qualifier de « Yin », car elles représentent la nécessité pour chacun d’avoir un espace vital, un corps. Sans territoire sécurisé, on ne peut se développer, croître et porter ses fruits. L’homme commence par lutter pour sa survie personnelle, puis – animal social oblige – pour des survies collectives.
Les guerres prennent de l’importance avec l’apparition des « identités nationales ». Le territoire s’agrandit de manière démesurée – jusqu’aux « guerres mondiales » – où les identités se regroupent pour finir par incarner la fameuse lutte du « bien » contre le « mal ». Les deux camps s’accrochent à la terre (guerre de tranchées) et l’homme meurt pour « sa » terre.
De nombreux exemples de cette lutte persistent partout où le territoire n’est pas acquis (Palestine par exemple). En Occident, on peut dire que la grande guerre de 14-18 marque la fin de cette période. Les guerres modernes prennent au 20ème siècle une autre tournure.

  • La deuxième guerre mondiale est une guerre d’idéologies.

On ne se bat plus pour voler une terre riche à son voisin – comme le fait encore la Chine au Tibet – mais pour imposer à l’autre une « vérité ». Nous entrons vraiment dans les guerres « Yang », où l’enjeu existentiel ne se situe plus sous nos pieds, mais dans nos têtes ! Les allemands veulent établir une « race pure ». Le capitalisme et le communisme se battent pour imposer leur modèle, pour « prouver » qu’ils sont dans le vrai. D’ailleurs, c’est une situation tellement « mentale » qu’on la nommera « guerre froide »…
Au départ, ces idées étant incarnées par des pays, on pourrait croire qu’il s’agit encore d’identités nationales. La suite nous montre le contraire ! Actuellement, les guerres induites par le « terrorisme » sont purement idéologiques et n’ont plus vraiment d’attaches territoriales. La guerre est toujours mondiale, mais l’ennemi est dans les têtes des protagonistes, et non plus cantonnée dans un lieu défini. Le voisin peut devenir l’ennemi, car qui sait ce qui se cache dans sa tête ?

Guerre virtuelle

Parallèlement, puisque nous sommes passés à une guerre d’idées et de croyances, il est naturel de voir se développer l’étape ultime de cette évolution : la guerre quitte les champs de batailles (le territoire) pour s’installer durablement dans son nouveau champ d’action (l’information). Les armes modernes s’appellent « cercles de pensées » (Think tank en anglais). Les guerres médiatiques prennent le pas sur les armes classiques. Les virus informatiques remplacent avantageusement les missiles.
Il est plus facile d’éteindre la contestation dans la tête des gens par la « novlangue », que d’employer la force ! « L’opinion publique », influencée par le sondage, devient la variable qui justifie tout et permet de gagner les nouvelles batailles. Ajoutez des produits anesthésiants en quantité (chimie qui lèse le cerveau, drogues légalisées et valorisées, etc.) et vous obtenez la « paix » dans les têtes.
Et cela ne fait que commencer ! À quand les épidémies de folies collectives, les pénuries par blocages des réseaux, les maladies du cerveau pour tous en fin de vie ?

Guerre sainte

Dormez, consommez, amusez-vous, connectez-vous… nous sommes les lobotomisés des nouvelles guerres. Et même le terrorisme participe à cette guerre des idées : ne valide-t-il pas in fine que tout va bien ici ? Si c’est l’autre qui « perd la tête », ce n’est donc pas moi. Je n’ai ainsi rien à remettre en cause.
Pourtant, comme tout est symbolique d’une part en nous, il serait bien que nous regardions ce que représente cette « guerre sainte ».
Dès le départ, elle symbolise le fait que nous devons remettre en cause nos schémas intérieurs, et que nous devons pour cela faire un effort (une guerre). Il n’est pas possible de découvrir une vérité sans remettre en cause la croyance qui l’a précédée… Mais, cette guerre sainte intérieure, elle se fait au profit de qui ?

La mère des batailles

Autrefois, on pouvait perdre son corps dans une guerre « Yin ». Assurément, avec les guerres « Yang », nous risquons de perdre notre liberté de pensée.
Aussi, inutile d’alimenter ces schémas collectifs. Il n’y a qu’une chose importante qui transcende tout cela : notre réalisation personnelle.

En résumé, n’est-il pas temps de s’occuper de l’essentiel ? Lançons un S.O.S. Sauver nos âmes, la seule bataille qui vaille le coup !

Gilles gandy

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