Dans ce sens symbolique, le masculin-yang est synonyme de lumière, soleil, esprit, fécondité,
et le féminin-yin est quant à lui synonyme d’obscurité, terre, matière, attractivité…
C’est pour cela que le masculin est traditionnellement représenté symboliquement par le haut et le féminin par le bas. Pourtant, le mouvement de l’énergie masculine – appelée encore énergie cosmique – est un mouvement qui descend du haut vers le bas. Le mouvement de l’énergie féminine – l’énergie tellurique – est un mouvement qui monte de la terre vers le ciel. Ces deux mouvements qui s’entrecroisent sont souvent représentés par une spirale, ou un serpent.
Si l’humain est une représentation microcosmique du cosmos, nous retrouvons cette symbolique dans le corps. L’aspect yang est symbolisé par l’esprit dans la tête et l’aspect yin par l’instinctivo-moteur du bassin et de la zone sexuelle en bas du corps, avec les pieds ancrés sur la terre.
Pourtant, à bien y réfléchir, si l’énergie cosmique est une énergie qui descend, la partie la plus spirituelle du corps humain se situe alors dans la zone sexuelle. C’est d’ailleurs cette partie du corps qui permet la création de la vie et, à ce titre, il s’agit bien de la partie la plus spirituelle puisque c’est le lieu où l’esprit féconde et crée la vie.
Si l’esprit est dans la zone sexuelle, où se trouve donc la partie représentative du féminin/matière ? Forcément dans le cerveau. En effet, la partie cosmique représente une force d’involution et la partie tellurique une force d’évolution. Or, la partie la plus évoluée du corps est bien logée dans le cerveau, siège de l’intelligence consciente. Remarquons au passage que le sexe est du feu – élément yang, alors que le cerveau est composé essentiellement d’eau – élément yin.
Conclusion : nous pouvons donc dire que la partie la plus spirituelle de l’être humain est sa zone sexuelle, alors que sa partie la plus consciente se situe dans le cerveau. Le haut est en bas, et le bas est en haut : on retrouve le symbole du mélange yin/yang cher à la tradition chinoise.
N.B. : de la même façon, nous pouvons analyser les désordres des polarités. L’abus de la polarité masculine consiste à vouloir féconder par la force et nous allons donc retrouver dans la zone sexuelle les aspects les plus mortifères de l’être humain, liés à son instinct de reproduction et son instinct de survie, qui se traduisent par la violence (guerres, viols, meurtres, etc.). Dans la partie sexuelle se côtoient le don de la vie et son opposé.
En ce qui concerne le féminin qui représente au niveau du cerveau l’évolution consciente, on retrouve là aussi le meilleur comme le pire : l’intelligence et la sagesse y côtoient la folie et les désordres mentaux…
Gilles Gandy